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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/97

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— Oui, on dirait qu’il est plus plein.

— C’est tout simple, notre ami y tient une si bonne petite place.

— Aussi nous ferons bien de dire à Dagobert quelle a été notre bonne étoile.

— Tu as raison.

À ce moment, le chien grogna de nouveau sourdement.

— Ma sœur, dit Rose en se pressant contre Blanche, voilà encore le chien qui gronde, qu’est-ce qu’il a donc ?

— Rabat-Joie… ne gronde pas, viens ici, reprit Blanche en frappant de sa petite main sur le bord de son lit.

Le chien se leva, fit encore entendre un grognement sourd, et vint poser sur la couverture sa grosse tête intelligente, en jetant obstinément un regard de côté vers la croisée ; les deux sœurs se penchèrent vers lui pour caresser son large front, bossué vers le milieu par une protubérance remarquable, signe évident d’une grande pureté de race.

— Qu’est-ce que vous avez à gronder ainsi, Rabat-Joie, dit Blanche en lui tirant légèrement les oreilles, hein ?… mon bon chien ?

— Pauvre bête, il est toujours si inquiet quand Dagobert n’est pas là !

— C’est vrai, on dirait qu’il sait alors