Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/106

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cette déplorable affaire de police… Je me trompais.

— Que voulez-vous dire, madame ? s’écria Adrienne.

— Vous allez le savoir, mademoiselle, dit la princesse d’un air triomphant. Chacun son tour… Vous vous êtes, tout à l’heure, un peu trop hâtée de vous montrer si railleuse et si altière… J’accompagne donc le commissaire dans ses recherches… Nous arrivons au pavillon… Je vous laisse à penser l’étonnement, la stupeur de ce magistrat à la vue de ces trois créatures, costumées comme des filles de théâtre… Le fait a été d’ailleurs, à ma demande, consigné dans le procès-verbal ; car on ne saurait trop montrer aux yeux de tous… de pareilles extravagances.

— Madame la princesse a fort sagement agi, dit le baron Tripeaud en s’inclinant. Il était bon d’édifier aussi la justice à ce sujet.

Adrienne, trop vivement préoccupée du sort de l’artisan pour songer à répondre vertement à Tripeaud ou à madame de Saint-Dizier, écoutait en silence, cachant son inquiétude.

— Le magistrat, reprit madame de Saint-Dizier, a commencé par interroger sévèrement ces jeunes filles, et leur a demandé si aucun homme ne s’était, à leur connaissance, intro-