Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/113

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— Cela fait pitié, ajouta M. Tripeaud, mais il faut s’attendre à tout.

Au moment où Adrienne avait demandé au docteur si sa voiture était en bas, l’abbé d’Aigrigny avait tressailli…

Un éclair de satisfaction radieuse, inespérée, avait brillé dans son regard, et c’est à peine s’il put contenir sa violente émotion lorsque, adressant un coup d’œil aussi rapide que significatif au médecin, celui-ci lui répondit en baissant par deux fois les paupières en signe d’intelligence et de consentement.

Aussi, lorsque la princesse reprit, d’un ton courroucé en s’adressant à Adrienne : « Mademoiselle, je vous défends de sortir ! » M. d’Aigrigny dit à madame de Saint-Dizier avec une inflexion de voix particulière :

— Il me semble, madame, que l’on peut confier mademoiselle aux soins de M. le docteur.

Le marquis prononça ces mots aux soins de M. le docteur d’une manière si significative, que la princesse, ayant regardé tour à tour le médecin et M. d’Aigrigny, comprit tout, et sa figure rayonna.

Non seulement ceci s’était passé très-rapidement, mais la nuit était déjà presque venue : aussi Adrienne, plongée dans la préoccupation pénible que lui causait le sort d’Agricol, ne put