Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/116

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— Est-ce votre dernier mot ?

— C’est mon dernier mot.

— Réfléchissez… ceci est bien grave… prenez garde !

— Je vous ai dit, madame, mon dernier mot… je ne le dis jamais deux fois…

— Messieurs… vous l’entendez, reprit la princesse, j’ai fait tout au monde et en vain pour arriver à une conciliation ; mademoiselle n’aura donc qu’à s’en prendre à elle-même des mesures auxquelles une si audacieuse révolte me force de recourir.

— Soit, madame, dit Adrienne.

Puis s’adressant à M. Baleinier, elle lui dit vivement :

— Venez… venez, mon cher docteur, je meurs d’impatience, partons vite… chaque minute perdue peut coûter des larmes bien amères à une honnête famille.

Et Adrienne sortit précipitamment du salon avec le médecin.

Un des gens de la princesse fit avancer la voiture de M. Baleinier ; aidée par lui, Adrienne y monta sans s’apercevoir qu’il disait quelques mots tout bas au valet de pied qui avait ouvert la portière.

Lorsque le docteur fut assis à côté de mademoiselle de Cardoville, le domestique ferma la