Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/179

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— M. Baleinier…

— Rodin !… murmura le docteur effrayé, il m’épiait !

— Qui vous appelle ?… demanda la jeune fille à M. Baleinier.

— Quelqu’un à qui j’ai donné rendez-vous, ce matin… pour aller dans le couvent de Sainte-Marie, qui est ici proche, dit le docteur avec accablement.

— Maintenant, qu’avez-vous à me répondre ? dit Adrienne avec une angoisse mortelle.

Après un moment de silence solennel, pendant lequel il tourna la tête vers le guichet, le docteur dit d’une voix profondément émue :

— Je suis… ce que j’ai toujours été… un ami… incapable de vous tromper.

Adrienne devint d’une pâleur mortelle.

Puis elle tendit la main à M. Baleinier, et lui dit d’une voix qu’elle tâchait de rendre calme :

— Merci… j’aurai du courage… Et ce sera-t-il bien long ?

— Un mois peut-être… la solitude… la réflexion, un régime approprié, mes soins dévoués… Rassurez-vous ;… tout ce qui sera compatible avec votre état… vous sera permis ; on aura pour vous toutes sortes d’égards… Si cette chambre vous déplaît, on vous en donnera une autre…