Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/199

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

lassez pas d’avoir pitié d’une pauvre pécheresse… Avant-hier vous m’avez rendu mon mari ; aujourd’hui, après une nuit si cruelle, vous me rassurez sur la vie de mon pauvre enfant !

En disant ces mots, Françoise s’était jetée à genoux sur le carreau en se signant pieusement.

Pendant le moment de silence causé par le mouvement dévotieux de Françoise, Rose et Blanche s’approchèrent de la Mayeux et lui dirent tout bas avec une expression de touchant intérêt :

— Comme vous êtes mouillée !… vous devez avoir bien froid… Prenez garde, si vous alliez être malade !

— Nous n’avons pas osé faire songer madame Françoise à allumer le poêle… mais maintenant nous allons le lui dire.

Aussi surprise que pénétrée de la bienveillance que lui témoignaient les filles du maréchal Simon, la Mayeux, plus sensible que toute autre à la moindre preuve de bonté, leur répondit avec un regard d’ineffable reconnaissance :

— Je vous remercie de vos bonnes intentions, mesdemoiselles. Rassurez-vous ; je suis habituée au froid, et je suis d’ailleurs si inquiète que je ne le sens pas.