Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/201

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demander d’être sa caution pour l’empêcher d’aller en prison. Hier matin, il est parti pour aller chez cette demoiselle.

— Tu savais tout cela, et tu ne m’as rien dit… ni lui non plus… pourquoi me l’avoir caché ?

— Afin de ne pas vous inquiéter pour rien, madame Françoise, car, comptant sur la générosité de cette demoiselle, j’attendais à chaque instant Agricol. Hier au soir, ne le voyant pas venir, je me suis dit : « Peut-être les formalités à remplir pour la caution le retiennent longtemps… » Mais le temps passait, il ne paraissait pas… J’ai ainsi veillé toute cette nuit pour l’attendre.

— C’est vrai, ma bonne Mayeux, tu ne t’es pas couchée ?…

— J’étais trop inquiète ;… aussi ce matin, avant le jour, ne pouvant surmonter mes craintes, je suis sortie. J’avais retenu l’adresse de cette demoiselle, rue de Babylone… J’y ai couru.

— Oh ! bien ! bien ! dit Françoise avec anxiété, tu as eu raison. Cette demoiselle avait pourtant l’air bien bon, bien généreux, d’après ce que me disait mon fils…

La Mayeux secoua tristement la tête ; une larme brilla dans ses yeux, et elle continua :