Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/210

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dépendante ; elle a conscience de son utile et imposant sacerdoce ; plus que tout autre corps, elle peut et elle sait charitablement apprécier les maux et les douleurs immenses des classes laborieuses de la société, avec lesquelles elle est si souvent en contact[1].

Enfin, si ceux qui font les lois et ceux qui nous gouvernent avaient du peuple une opinion assez outrageante pour repousser avec un injurieux dédain les idées que nous émettons, ne pourrait-on pas au moins demander que le minimum de la caution fût tellement abaissé, qu’il devînt abordable à ceux qui ont tant besoin d’échapper aux stériles rigueurs d’une détention préventive ?

Ne pourrait-on prendre, pour dernière li-

  1. Nous avons cité, dans une autre œuvre, et nous nous rappellerons toujours avec autant de respect que de profonde sympathie, le beau livre de M. Prosper Tarbé, procureur du roi. Travail et Salaire est un des ouvrages les plus solides, les plus hautement pensés que l’amour éclairé de l’humanité ait jamais inspirés à un cœur généreux, à une intelligence élevée et à un esprit positif et pratique.