Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/219

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Françoise s’approcher du bénitier, lui dit à voix basse :

— M. l’abbé Dubois n’est pas encore entré en boîte, dépêchez-vous, vous aurez l’étrenne de sa barbe…

Françoise, peinée de cette plaisanterie, remercia l’irrévérencieux sacristain, se signa dévotement, fit quelques pas dans l’église, et se mit à genoux sur la dalle pour faire sa prière, qu’elle faisait toujours avant d’approcher du tribunal de la pénitence.

Cette prière dite, elle se dirigea vers un renfoncement obscur, où se trouvait noyé dans l’ombre un confessionnal de chêne, dont la porte, à claire-voie, était intérieurement garnie d’un rideau noir. Les deux places de droite et de gauche se trouvaient vacantes ; Françoise s’agenouilla du côté droit et resta quelque temps plongée dans les réflexions les plus amères.

Au bout de quelques minutes, un prêtre de haute taille et à cheveux gris, d’une physionomie grave et sévère, portant une longue soutane noire, s’avança du fond de l’un des bas côtés de l’église.

Un vieux petit homme voûté, mal vêtu, s’appuyant sur un parapluie, l’accompagnait, lui parlant quelquefois bas à l’oreille ; alors le