Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/225

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larmes, ces pensées-là sont ma plus lourde croix.

— Ainsi, ni votre mari ni votre fils ne pratiquent…, dit la voix avec réflexion, ceci est très-grave… très-grave… L’éducation religieuse de ces deux malheureuses jeunes filles est tout entière à faire… Elles auront chez vous, à chaque instant sous les yeux de déplorables exemples… Prenez garde… je vous l’ai dit… vous avez charge d’âmes… Votre responsabilité est immense…

— Mon Dieu ! mon père… c’est ce qui me désole… je ne sais comment faire. Venez à mon secours, donnez-moi vos conseils : depuis vingt ans votre voix est pour moi la voix du Seigneur.

— Eh bien ! il faut vous entendre avec votre mari et mettre ces infortunées dans une maison religieuse… où on les instruira.

— Nous sommes trop pauvres, mon père, pour payer leur pension, et malheureusement encore mon fils vient d’être mis en prison pour des chants qu’il a faits.

— Voilà où mène… l’impiété…, dit sévèrement la voix ; voyez Gabriel… il a suivi mes conseils… et à cette heure il est le modèle de toutes les vertus chrétiennes.

— Mais mon fils Agricol a aussi bien des qualités, mon père… il est si bon, si dévoué…