Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/224

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— Oui, dit la voix ; vous remplacez leur père et leur mère, et le père et la mère sont coupables de tous les péchés que commettent leurs enfants, lorsque ceux-ci pèchent parce qu’ils n’ont pas reçu une éducation chrétienne.

— Hélas ! mon père… que dois-je faire ? Je m’adresse à vous comme à Dieu… Chaque jour, chaque heure que ces pauvres jeunes filles passent dans l’idolâtrie peut avancer leur damnation éternelle, n’est-ce pas, mon père ?… dit Françoise d’une voix profondément émue.

— Oui…, répondit la voix, et cette terrible responsabilité pèse maintenant sur vous et sur votre mari ; vous avez charge d’âmes…

— Hélas ! mon Dieu… prenez pitié de moi, dit Françoise en pleurant.

— Il ne faut pas vous désoler ainsi, reprit la voix d’un ton plus doux ; heureusement pour ces infortunées, elles vous ont rencontrée dans leur route… Elles auront en vous et en votre mari de bons et saints exemples… car votre mari, autrefois impie, pratique maintenant ses devoirs religieux, je suppose ?

— Il faut prier pour lui, mon père…, dit tristement Françoise ; la grâce ne l’a pas encore touché… C’est comme mon pauvre enfant… qu’elle n’a pas touché non plus… Ah ! mon père, dit Françoise en essuyant ses