Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/252

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pas par une grosse femme vêtue de noir qui la suivait.

Aussitôt cette grosse femme fit remarquer au sergent de ville les deux pièces d’argent qui venaient de tomber, et lui dit vivement quelques mots en lui désignant la Mayeux.

Puis cette femme disparut à grands pas du côté de la rue Brise-Miche.

Le sergent de ville, frappé de ce que madame Grivois venait de lui dire (car c’était elle), ramassa l’argent, et courant après la Mayeux, lui cria :

— Eh ! dites donc… là-bas… arrêtez… arrêtez… la femme !…

À ces cris plusieurs personnes se retournèrent brusquement ; dans ces quartiers un noyau de cinq ou six personnes attroupées s’augmente en une seconde et devient bientôt un rassemblement considérable.

Ignorant que les injonctions du sergent de ville lui fussent adressées, la Mayeux hâtait le pas, ne songeant qu’à arriver le plus tôt possible au mont-de-piété, et tâchant de se glisser entre les passants sans heurter personne, tant elle redoutait les railleries brutales ou cruelles que son infirmité provoquait si souvent.

Tout à coup, elle entendit plusieurs personnes courir derrière elle, et au même instant,