Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/258

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Un officieux était allé prévenir le commandant du poste voisin de ce rassemblement considérable qui obstruait la voie publique.

— Allons, voilà la garde, marche au poste, dit l’agent de police en prenant la Mayeux par le bras.

— Monsieur, dit la pauvre enfant d’une voix étouffée par les sanglots, en joignant les mains avec terreur et en tombant à genoux sur le trottoir, monsieur, grâce ! Laissez-moi vous dire… vous expliquer…

— Tu t’expliqueras au poste… marche.

— Mais, monsieur… je n’ai pas volé…, s’écria la Mayeux avec un accent déchirant, ayez pitié de moi ; devant toute cette foule… m’emmener comme une voleuse… Oh ! grâce ! grâce !

— Je te dis que tu t’expliqueras au poste. La rue est encombrée… marcheras-tu ? Voyons.

Et prenant la malheureuse par les deux mains, il la remit pour ainsi dire sur pied.

À cet instant, le caporal et ses deux soldats, étant parvenus à traverser le rassemblement, s’approchèrent du sergent de ville.

— Caporal, dit ce dernier, conduisez cette fille au poste… je suis agent de police.

— Oh ! messieurs… grâce !… dit la Mayeux en pleurant à chaudes larmes et en joignant les mains, ne m’emmenez pas avant de m’avoir