Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/263

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de silence qu’elle parut employer à calmer son agitation et à rassembler ses esprits :

— Ah ! madame… je viens d’être témoin d’un grand malheur… excusez mon trouble… mais en vérité… je suis si cruellement émue…

— Qu’y a-t-il, mon Dieu ? dit Françoise d’une voix tremblante, redoutant toujours quelque indiscrétion de madame Grivois.

— J’étais venue tout à l’heure, reprit celle-ci, pour vous parler d’une chose importante ;… pendant que je vous attendais, une jeune ouvrière contrefaite a réuni divers objets dans un paquet…

— Oui… sans doute, dit Françoise, c’est la Mayeux… une excellente et digne créature…

— Je m’en doutais bien, madame ; voici ce qui est arrivé ; voyant que vous ne rentriez pas, je me décide à faire une course dans le voisinage… je descends… j’arrive rue Saint-Merry… ah ! madame…

— Eh bien ? dit Dagobert, qu’y a-t-il ?…

— J’aperçois un rassemblement… je m’informe… on me dit qu’un sergent de ville venait d’arrêter une jeune fille comme voleuse, parce qu’on l’avait surprise emportant un paquet composé de différents objets qui ne paraissaient pas devoir lui appartenir… Je m’approche… que vois-je ?… la jeune ouvrière qu’un instant