Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/264

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auparavant je venais de rencontrer ici…

— Ah ! la pauvre enfant ! s’écria Françoise en pâlissant et en joignant les mains avec effroi, quel malheur !

— Explique-toi donc, dit Dagobert à sa femme, quel était ce paquet ?

— Eh bien, mon ami, il faut te l’avouer : me trouvant un peu à court… j’avais prié cette pauvre Mayeux de porter tout de suite au mont-de-piété différents objets dont nous n’avions pas besoin…

— Et on a cru qu’elle les avait volés ! s’écria Dagobert, elle !… la plus honnête fille du monde ; c’est affreux… Mais, madame, vous auriez dû intervenir… dire que vous la connaissiez.

— C’est ce que j’ai tâché de faire, monsieur ; malheureusement je n’ai pas été écoutée… La foule augmentait à chaque instant ; la garde est arrivée, et on l’a emmenée…

— Elle est capable d’en mourir, sensible et timide comme elle l’est, s’écria Françoise.

— Ah ! mon Dieu !… cette bonne Mayeux… elle est si douce et si prévenante ! dit Blanche en tournant vers sa sœur des yeux humides de larmes.

— Ne pouvant rien pour elle, reprit madame Grivois, je me suis hâtée d’accourir ici vous