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XVII


L’influence d’un confesseur.


À peine les orphelines eurent-elles quitté la femme de Dagobert, que celle-ci, s’agenouillant, s’était mise à prier avec ferveur ; ses larmes, longtemps contenues, coulèrent abondamment ; malgré sa conviction sincère d’avoir accompli un religieux devoir en livrant les jeunes filles, elle attendait avec une crainte extrême le retour de son mari. Quoique aveuglée par son zèle pieux, elle ne se dissimulait pas que Dagobert aurait de légitimes sujets de plainte et de colère ; et puis enfin, la pauvre mère devait encore, dans cette circonstance déjà si fâcheuse, lui apprendre l’arrestation d’Agricol, qu’il ignorait.

À chaque bruit de pas dans l’escalier, Françoise prêtait l’oreille en tressaillant ; puis elle se remettait à prier avec ferveur, suppliant le Seigneur de lui donner la force de supporter cette nouvelle et rude épreuve.

Enfin, elle entendit marcher sur le palier ;