Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/287

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femme… Est-ce parce que je t’ai parlé un peu fort en te demandant pourquoi tu avais laissé ces chères enfants sortir avec une voisine ? Dame !… que veux-tu !… leur mère me les a confiées en mourant… tu comprends… c’est sacré… cela… Aussi je suis toujours pour elles comme une vraie poule pour ses poussins, ajouta-t-il en riant pour égayer Françoise.

— Et tu as raison de les aimer…

— Voyons, calme-toi, tu me connais : avec ma grosse voix, je suis bonhomme au fond ;… puisque tu es bien sûre de cette voisine, il n’y a que demi-mal… mais désormais, vois-tu, ma bonne Françoise, ne fais jamais rien à cet égard sans me consulter… Ces enfants t’ont donc demandé à aller se promener un peu avec Rabat-Joie ?…

— Non… mon ami… je…

— Comment ! non ?… Quelle est donc cette voisine à qui tu les as confiées ?… où les a-t-elle menées ? à quelle heure les ramènera-t-elle ?

— Je… ne sais pas…, murmura Françoise d’une voix éteinte.

— Tu ne sais pas ! s’écria Dagobert irrité.

Puis se contenant, il reprit d’un ton de reproche amical :

— Tu ne sais pas… tu ne pouvais pas lui fixer une heure, ou mieux ne t’en rapporter