Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/300

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— Ainsi, madame, dit le magistrat en s’adressant à Françoise, la timbale d’argent… le châle… les draps… contenus dans ce paquet ?

— M’appartenaient, monsieur… c’était pour me rendre service que cette chère enfant… la meilleure, la plus honnête des créatures, avait bien voulu se charger de porter ces objets au mont-de-piété…

— Monsieur, dit sévèrement le magistrat à l’agent de police, vous avez commis une déplorable erreur… j’en rendrai compte… et je demanderai que vous soyez puni ; sortez !

Puis s’adressant à la Mayeux d’un air véritablement peiné :

— Je ne puis malheureusement, mademoiselle, que vous exprimer des regrets bien sincères de ce qui s’est passé… croyez que je compatis à tout ce que cette méprise a eu de cruel pour vous…

— Je le crois… monsieur, dit la Mayeux, et je vous en remercie.

Et elle s’assit avec accablement, car, après tant de secousses, son courage et ses forces étaient épuisés.

Le magistrat allait se retirer, lorsque Dagobert qui avait depuis quelques instants paru profondément réfléchir, lui dit d’une voix ferme :

— M. le commissaire… veuillez m’en-