Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/301

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tendre… j’ai une déposition à vous faire.

— Parlez, monsieur…

— Ce que je vais vous dire est très-important, monsieur ; c’est devant vous, magistrat, que je fais une déclaration… afin que vous en preniez acte.

— Et c’est comme magistrat que je vous écoute, monsieur.

— Je suis arrivé ici depuis deux jours, j’amenais de Russie deux jeunes filles qui m’avaient été confiées par leur mère… femme de M. le maréchal Simon…

— De M. le maréchal duc de Ligny ? dit le commissaire très-surpris.

— Oui, monsieur… Hier… je les ai laissées ici… j’étais obligé de partir pour une affaire très-pressante… Ce matin, pendant mon absence, elles ont disparu… et je suis certain de connaître l’homme qui les a fait disparaître.

— Mon ami !… s’écria Françoise, effrayée.

— Monsieur, dit le magistrat, votre déclaration est de la plus haute gravité… Disparition de personnes… Séquestration, peut-être… Mais êtes-vous bien sûr ?

— Ces jeunes filles étaient ici… il y a une heure… Je vous répète, monsieur, que, pendant mon absence… on les a enlevées…

— Je ne voudrais pas douter de la sincérité