Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/305

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attentive en regardant Françoise, qui, soutenue par la Mayeux, pleurait amèrement.

Après avoir un instant réfléchi, le magistrat fit un pas vers la femme de Dagobert et lui dit :

— Madame… vous avez entendu ce que vient de déclarer votre mari ?

— Oui, monsieur.

— Qu’avez-vous à me dire pour vous justifier ?…

— Mais, monsieur, s’écria Dagobert, ce n’est pas ma femme que j’accuse… Je n’entends pas cela… c’est son confesseur.

— Monsieur… vous vous êtes adressé au magistrat ;… c’est donc au magistrat à agir comme il croit devoir agir pour découvrir la vérité… Encore une fois, madame, reprit-il en s’adressant à Françoise, qu’avez-vous à dire pour vous justifier ?

— Hélas ! rien, monsieur.

— Est-il vrai que votre mari ait en partant laissé ces jeunes filles sous votre surveillance ?

— Oui, monsieur.

— Est-il vrai qu’à son retour il ne les ait pas retrouvées ici ?

— Oui, monsieur.

— Est-il vrai que, lorsqu’il vous a demandé où elles étaient, vous lui avez dit que vous ne pouviez rien lui apprendre à ce sujet ?