Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/306

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Et le commissaire semblait attendre la réponse de Françoise avec une sorte de curiosité inquiète.

— Oui… monsieur, dit-elle simplement et naïvement, j’ai répondu cela à mon mari.

Le magistrat fit un mouvement de surprise presque pénible.

— Comment ! madame… à toutes les prières, à toutes les instances de votre mari… vous n’avez pu répondre autre chose ? Comment ! vous avez refusé de lui donner aucun renseignement ? Mais cela n’est ni probable ni possible.

— Cela est pourtant la vérité, monsieur.

— Mais enfin, madame, que sont devenues ces jeunes filles qu’on vous a confiées ?…

— Je ne puis rien dire là-dessus… monsieur… Si je n’ai pas répondu à mon pauvre mari… c’est que je ne répondrai à personne…

— Eh bien ! monsieur, reprit Dagobert, avais-je tort ? Une honnête et excellente femme comme elle, toujours pleine de raison, de bon sens, de dévouement, parler ainsi… est-ce naturel ? Je vous répète, monsieur, que c’est une affaire de confesseur… Agissons contre lui vivement et promptement ;… nous saurons tout… et mes pauvres enfants me seront rendues.

Le commissaire dit à Françoise, sans pouvoir réprimer une certaine émotion :