Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/322

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ne jurent que par lui. Faut voir ses articles ou ses brochures (seulement les voir… pas les lire), on y parle à chaque page du diable et de ses cornes… des fritures désolantes qui attendent les impies et les révolutionnaires… de l’autorité des évêques, du pouvoir du pape… Est-ce que je sais, moi ?… Soiffard de Nini-Moulin… va !… Il leur en donne pour leur argent…

— Le fait est qu’il est soiffard et crânement chicard… Quels avant-deux il bombardait avec la petite Rose-Pompon dans la contredanse de la tulipe orageuse !

— Et quelle bonne tête il avait avec son casque romain et ses bottes à revers !…

— Rose-Pompon danse joliment bien aussi ; c’est poétiquement tortillé.

— Et idéalement cancané !

— Oui, mais la reine Bacchanal est à six mille pieds au-dessus du niveau du cancan ordinaire… J’en reviens toujours à son pas de cette nuit, la tulipe orageuse.

— C’était à l’adorer.

— À la vénérer…

— C’est-à-dire que si j’étais père de famille, je lui confierais l’éducation de mes fils !

— C’est à propos de ce pas-là que le municipal s’est fâché, d’un ton de rosière gendarmée.

— Le fait est que le pas était un peu roide.