Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/323

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— Roide et roidissime, aussi le municipal s’approche d’elle et lui dit :

« — Ah ! çà, voyons, ma reine, est-ce que c’est pour tout de bon, ce pas-là ?

« — Mais non ! guerrier pudique, répond la reine, je l’essaye seulement une fois tous les soirs afin de le bien danser dans ma vieillesse… c’est un vœu que j’ai fait pour que vous deveniez brigadier… »

— Quelle drôle de fille !

— Moi, je ne comprends pas que ça dure toujours avec Couche-tout-Nu.

— Parce qu’il a été ouvrier ?

— Quelle bêtise !… Ça nous irait bien, à nous autres étudiants ou garçons de magasin, de faire les fiers !… Non, je m’étonne de la fidélité de la reine…

— Le fait est que voilà trois ou quatre bons mois.

— Elle en est folle et il en est bête.

— Ça doit leur faire une drôle de conversation.

— Quelquefois je me demande où diable Couche-tout-Nu prend-il l’argent qu’il dépense… Il paraît que c’est lui qui a payé les frais de cette nuit, trois voitures à quatre chevaux et le réveille-matin pour vingt personnes à dix francs par tête.