Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/342

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pauvre figure, tu as beau vouloir me le cacher, tu t’épuises à force de travail.

— Merci, ma chère Céphyse… je connais ton bon cœur ; mais je n’ai besoin de rien… Le peu que je gagne me suffit.

— Tu me refuses…, dit tristement la reine Bacchanal, parce que tu sais que mes droits sur cet argent ne sont pas honorables… Soit… Je comprends ton scrupule… Mais, du moins, accepte un service de Jacques ;… il a été ouvrier comme nous… Entre camarades… on s’aide… Je t’en supplie, accepte… ou je croirai que tu me dédaignes…

— Et moi, je croirai que tu me méprises si tu insistes, ma bonne Céphyse, dit la Mayeux d’un ton à la fois si ferme et si doux, que la reine Bacchanal vit que toute insistance serait inutile.

Elle baissa tristement la tête, et une larme roula de nouveau dans ses yeux.

— Mon refus t’afflige, dit la Mayeux en lui prenant la main ; j’en suis désolée ; mais réfléchis… et tu me comprendras…

— Tu as raison, dit la reine Bacchanal avec amertume après un moment de silence, tu ne peux pas accepter… de secours de mon amant… c’était t’outrager que de te le proposer… Il y a des positions si humiliantes, qu’elles