Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/388

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toujours en maudissant une société qui les délaisse ;

D’autres cherchent l’éphémère oubli de leurs maux dans une ivresse meurtrière ;

Un grand nombre enfin, n’ayant aucun intérêt, aucun avantage, aucune incitation morale ou matérielle, à faire plus ou à faire mieux, se bornent à faire rigoureusement ce qu’il faut pour gagner leur salaire. Rien ne les attache à leur travail, parce que rien à leurs yeux ne rehausse, n’honore, ne glorifie le travail… Rien ne les défend contre les séductions de l’oisiveté, et s’ils trouvent par hasard les moyens de vivre quelque temps dans la paresse, peu à peu ils cèdent à ces habitudes de fainéantise, de débauche ; et quelquefois les plus mauvaises passions flétrissent à jamais des natures originairement saines, honnêtes, remplies de bon vouloir, faute d’une tutelle protectrice et équitable, qui ait soutenu, encouragé, récompensé leurs premières tendances, honnêtes et laborieuses.

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Nous suivrons maintenant la Mayeux, qui, après s’être présentée pour chercher de l’ouvrage chez la personne qui l’employait ordinairement, s’était rendue rue de Babylone, au pavillon occupé par Adrienne de Cardoville.