Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/399

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sujet ; maintenant, quant à ce qui me regarde, je vous en conjure, promettez-moi d’obtenir de M. Agricol qu’il ne parle à personne au monde de la démarche que vous avez tentée près de moi… à ce sujet, et du conseil que je vous donne ;… le bonheur… non pas le bonheur, reprit Florine avec amertume, comme si depuis longtemps elle avait renoncé à l’espoir d’être heureuse ; non pas le bonheur, mais le repos de ma vie dépend de votre discrétion.

— Ah ! soyez tranquille, dit la Mayeux, aussi attendrie que surprise de l’expression douloureuse des traits de Florine, je ne serai pas ingrate ; personne au monde, sauf Agricol, ne saura que je vous ai vue.

— Merci… oh ! merci, mademoiselle, dit Florine avec effusion.

— Vous me remerciez ? dit la Mayeux, étonnée de voir de grosses larmes rouler dans les yeux de Florine.

— Oui… je vous dois un moment de bonheur… pur et sans mélange ; car j’aurai peut-être rendu un service à ma chère maîtresse sans risquer d’augmenter les chagrins qui m’accablent déjà.

— Vous, malheureuse ?…

— Cela vous étonne ? Pourtant, croyez-moi, quel que soit votre sort, je le changerais pour