Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/413

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

finissent par posséder des biens immenses, se fondent toujours modestement avec la pauvreté pour apport social et la charité du prochain comme garantie et éventualité.

Aussi l’on ne peut se figurer tout ce qu’il y a d’âcre et d’ardente rivalité entre les différentes congrégations d’hommes et de femmes, à propos des immeubles que chacun peut compter au soleil, avec quelle ineffable complaisance une opulente congrégation écrase sous l’inventaire de ses maisons, de ses fermes, de ses valeurs de portefeuille, une congrégation moins riche.

L’envie, la jalousie haineuse, rendues plus irritantes encore par l’oisiveté claustrale, naissent forcément de telles comparaisons, et pourtant rien n’est moins chrétien dans l’adorable acception de ce mot divin, rien n’est moins selon le véritable esprit évangélique, esprit si essentiellement, si religieusement communiste, que cette âpre, que cette insatiable ardeur d’acquérir et d’accaparer par tous les moyens possibles, avidité dangereuse, qui est loin d’être excusée aux yeux de l’opinion publique par quelques maigres aumônes auxquelles préside un inexorable esprit d’exclusion et d’intolérance.

Mère Sainte-Perpétue était assise devant un