Et avec une prévenance charmante, elle approcha un fauteuil du feu.
Madame de Saint-Dizier entra.
Quoique sans prétentions coquettes et juvéniles, la princesse était habillée avec goût et élégance : elle portait un chapeau de velours noir de la meilleure faiseuse, un grand châle de cachemire bleu, une robe de satin noir garnie de martre pareille à la fourrure de son manchon.
— Quelle bonne fortune me vaut encore aujourd’hui l’honneur de votre visite, ma chère fille ?… lui dit gracieusement la supérieure.
— Une recommandation très-importante, ma chère mère, car je suis très-pressée ; on m’attend chez Son Éminence, et je n’ai malheureusement que quelques minutes à vous donner ; il s’agit encore de ces deux orphelines au sujet desquelles nous avons longuement causé hier.
— Elles continuent à être séparées, selon votre désir… et cette séparation leur a porté un coup si sensible… que j’ai été obligée d’envoyer, ce matin… prévenir le docteur Baleinier… à sa maison de santé… Il a trouvé de la fièvre jointe à un grand abattement, et, chose singulière, absolument les mêmes symptômes de maladie chez l’une que chez l’autre des deux sœurs… J’ai interrogé de nouveau ces