Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/415

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qui, en fondant et s’étalant un peu, recouvrait la primitive incision ; enfin, par un sentiment de justice et d’égalité très-louable, il y avait dans l’arsenal de la bonne mère jusqu’à un petit fumigatoire on ne peut plus ingénieux, à la vapeur humide et dissolvante duquel on soumettait les lettres modestement et humblement fermées avec des pains à cacheter ; ainsi détrempés, ils cédaient sous le moindre effort et sans occasionner la moindre déchirure.

Selon l’importance des indiscrétions qu’elle faisait ainsi commettre aux signataires des lettres, la supérieure prenait des notes plus ou moins étendues. Elle fut interrompue dans cette intéressante investigation par deux coups doucement frappés à la porte verrouillée.

Mère Sainte-Perpétue abaissa aussitôt le vaste cylindre de son secrétaire sur son arsenal, se leva et alla ouvrir, l’air grave et solennel.

Une sœur converse venait lui annoncer que madame la princesse de Saint-Dizier attendait dans le salon, et que mademoiselle Florine, accompagnée d’une jeune fille contrefaite et mal vêtue, arrivées peu de temps après la princesse, attendaient à la porte du petit corridor.

— Introduisez d’abord madame la princesse, dit mère Sainte-Perpétue.