Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/423

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laisser défendre par des gens comme ce M. Dumoulin.

— Il y a pourtant bien de la verve et bien du savoir dans ses écrits. Selon moi c’est le style d’un saint Bernard en courroux contre l’impiété du siècle…

— Hélas ! ma chère mère ! si vous saviez quel étrange saint Bernard c’est que ce M. Dumoulin !… mais je ne veux pas souiller vos oreilles… Tout ce que je puis vous dire, c’est que de tels défenseurs compromettent les plus saintes causes… Adieu, ma chère mère… au revoir… et surtout redoublez de précautions cette nuit… Le retour de ce soldat est inquiétant !…

— Soyez tranquille, ma chère fille… Ah ! j’oubliais… mademoiselle Florine m’a priée de vous demander une grâce : c’est d’entrer à votre service… vous connaissez la fidélité qu’elle vous a montrée dans la surveillance de votre malheureuse nièce… je crois qu’en la récompensant ainsi, vous vous l’attacheriez complètement… et je vous serais très-reconnaissante pour elle.

— Dès que vous vous intéressez le moins du monde à Florine, ma chère mère… c’est chose faite, je la prendrai chez moi… Et maintenant j’y songe, elle pourra m’être plus utile que je ne le pensais d’abord.