Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/430

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vint se jouer à ce moment sur les cheveux de cette jeune fille, dont la blanche figure, alors presque collée aux barreaux de la croisée, sembla, pour ainsi dire, tout à coup illuminée par les éblouissants reflets de sa splendide chevelure d’or bruni.

À l’aspect de cette ravissante figure, encadrée de longues boucles d’admirables cheveux d’un roux doré, la Mayeux tressaillit… involontairement, la pensée de mademoiselle de Cardoville lui vint aussitôt à l’esprit, et elle se persuada (elle ne se trompait pas) qu’elle avait devant les yeux la protectrice d’Agricol.

En retrouvant là, dans cette sinistre maison d’aliénés, cette jeune fille si merveilleusement belle, en se souvenant de la bonté délicate avec laquelle elle avait quelques jours auparavant accueilli Agricol dans son petit palais éblouissant de luxe, la Mayeux sentit son cœur se briser. Elle croyait Adrienne folle… et pourtant, en l’examinant plus attentivement encore, il lui semblait que l’intelligence et la grâce animaient toujours cet adorable visage.

Tout à coup mademoiselle de Cardoville fit un geste expressif, mit son doigt sur sa bouche, envoya deux baisers dans la direction de ses regards, et disparut subitement.

Songeant aux révélations si importantes qu’A-