Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/431

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gricol avait à faire à mademoiselle de Cardoville, la Mayeux regrettait d’autant plus amèrement de n’avoir aucun moyen, aucune possibilité de parvenir jusqu’à elle ; car il lui semblait que si cette jeune fille était folle, elle se trouvait du moins dans un moment lucide.

La jeune ouvrière était plongée dans ces réflexions remplies d’inquiétude, lorsqu’elle vit revenir Florine accompagnée d’une des religieuses du couvent. La Mayeux dut donc garder le silence sur la découverte qu’elle venait de faire, et se trouva bientôt en présence de la supérieure.

La supérieure, après un rapide et pénétrant examen de la physionomie de la jeune ouvrière, lui trouva l’air si timide, si doux, si honnête qu’elle crut pouvoir ajouter complètement foi aux renseignements donnés par Florine.

— Ma chère fille, dit la mère Sainte-Perpétue d’une voix affectueuse, Florine m’a dit dans quelle cruelle situation vous vous trouviez… Il est donc vrai… vous manquez absolument de travail ?

— Hélas ! oui, madame.

— Appelez-moi, votre mère… ma chère fille ; ce nom est plus doux… et c’est la règle de cette maison… Je n’ai pas besoin de vous demander quels sont vos principes ?