Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/432

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— J’ai toujours vécu honnêtement de mon travail… ma mère, répondit la Mayeux avec une simplicité à la fois digne et modeste.

— Je vous crois, ma chère fille, et j’ai de bonnes raisons pour vous croire… Il faut remercier le Seigneur de vous avoir mise à l’abri de bien des tentations ; mais, dites-moi, êtes-vous habile dans votre état ?

— Je fais de mon mieux, ma mère ; l’on a toujours été satisfait de mon travail… Si vous désirez, d’ailleurs, me mettre à l’œuvre, vous en jugerez.

— Votre affirmation me suffit, ma chère fille… Vous préférez, n’est-ce pas, aller travailler en journée ?

— Mademoiselle Florine m’a dit, ma mère, que je ne pouvais espérer avoir de travail chez moi.

— Pour l’instant, non, ma fille ; si, plus tard, l’occasion se présentait… j’y songerais… Quant au présent, voici ce que je peux vous offrir : une vieille dame très-respectable m’a fait demander une ouvrière à la journée ; présentée par moi, vous lui conviendrez ; l’œuvre se chargera de vous vêtir comme il faut, peu à peu l’on retiendra ce déboursé sur votre salaire, car c’est avec nous que vous compterez ;… ce salaire est de deux francs par jour ;… vous paraît-il suffisant ?