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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/434

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— Rien n’est plus juste et d’une plus sage prévoyance, ma mère.

— N’est-ce pas, ma chère fille ? car de même qu’une servante de mauvaise conduite peut porter un trouble fâcheux dans une famille respectable… de même aussi un maître ou une maîtresse de mauvaises mœurs peuvent avoir une dangereuse influence sur les personnes qui les servent ou qui vont travailler dans leur maison… Or, c’est pour offrir une mutuelle garantie aux maîtres et aux serviteurs vertueux, que notre œuvre est fondée…

— Ah ! madame…, dit naïvement la Mayeux, ceux qui ont eu cette pensée méritent la bénédiction de tous…

— Et les bénédictions ne manquent pas, ma chère fille, parce que l’œuvre tient ses promesses. Ainsi… une intéressante ouvrière… comme vous, par exemple… est placée auprès de personnes irréprochables, selon nous ; aperçoit-elle, soit chez ses maîtres, soit même chez les gens qui les fréquentent habituellement, quelque irrégularité de mœurs, quelque tendance irréligieuse qui blesse sa pudeur ou qui choque ses principes religieux, elle vient aussitôt nous faire une confidence détaillée de ce qui a pu l’alarmer… Rien de plus juste… n’est-il pas vrai ?