Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/435

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— Oui, ma mère…, répondit timidement la Mayeux, qui commençait à trouver ces prévisions singulières.

— Alors, reprit la supérieure, si le cas nous paraît grave, nous engageons notre protégée à observer plus attentivement encore, afin de bien se convaincre qu’elle avait raison de s’alarmer… Elle nous fait de nouvelles confidences, et si elles confirment nos premières craintes, fidèles à notre pieuse tutelle, nous retirons aussitôt notre protégée de cette maison peu convenable… Du reste, comme le plus grand nombre d’entre elles, malgré leur candeur et leur vertu, n’ont pas les lumières suffisantes pour distinguer ce qui peut nuire à leur âme, nous préférons, dans leur intérêt, que tous les huit jours elles nous confient comme une fille le confierait à sa mère, soit de vive voix, soit par écrit, tout ce qui s’est passé durant la semaine dans les maisons où elles sont placées ; alors nous avisons pour elles, soit en les y laissant, soit en les retirant. Nous avons déjà environ cent personnes, demoiselles de compagnie, de magasin, servantes ou ouvrières à la journée, placées selon ces conditions dans un grand nombre de familles, et, dans l’intérêt de tous, nous nous applaudissons chaque jour de cette manière de procéder… Vous