Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/437

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ne remplit pas exactement ses devoirs religieux, et qu’en l’absence de son mari, à cette heure en Amérique, elle reçoit des visites malheureusement trop assidues d’un M. Hardy, riche manufacturier.

Au nom du patron d’Agricol, la Mayeux ne put retenir un mouvement de surprise, et rougit légèrement.

La supérieure prit naturellement cette rougeur et ce mouvement pour une preuve de la pudibonde susceptibilité de la jeune ouvrière, et ajouta :

— J’ai dû tout vous dire, ma chère fille, afin que vous fussiez sur vos gardes. J’ai dû même vous entretenir de bruits que je crois complètement erronés, car la fille de madame de Brémont a eu sans cesse de trop bons exemples sous les yeux pour les oublier jamais… D’ailleurs étant dans la maison du matin au soir, mieux que personne vous serez à même de vous apercevoir si les bruits dont je vous parle sont faux ou fondés ; si par malheur ils l’étaient selon vous, alors, ma chère fille, vous viendriez me confier toutes les circonstances qui vous autorisent à le croire, et si je partageais votre opinion, je vous retirerais à l’instant de cette maison, parce que la sainteté de la mère ne compenserait pas suffisamment le déplora-