Aller au contenu

Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/443

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Dieu soit miséricordieux en attendant que vous soyez tout à fait revenue à lui…

Ce disant, la supérieure se leva et conduisit la Mayeux jusqu’à la porte, toujours avec les formes les plus douces et les plus maternelles ; puis, au moment où la Mayeux dépassait le seuil, elle lui dit :

— Suivez le corridor, descendez quelques marches, frappez à la seconde porte à droite ; c’est la lingerie : vous y trouverez Florine ;… elle vous reconduira… Adieu, ma chère fille…

Dès que la Mayeux fut sortie de chez la supérieure, ses larmes, jusqu’alors contenues, coulèrent abondamment ; n’osant pas paraître ainsi éplorée devant Florine et quelques religieuses sans doute rassemblées dans la lingerie, elle s’arrêta un moment auprès d’une des fenêtres du corridor pour essuyer ses yeux noyés de pleurs.

Elle regardait machinalement la croisée de la maison voisine du couvent où elle avait cru reconnaître Adrienne de Cardoville, lorsqu’elle vit celle-ci sortir d’une porte et s’avancer rapidement vers la clôture à claire-voie qui séparait les deux jardins…

Au même instant, à sa profonde stupeur, la Mayeux vit une des deux sœurs dont la disparition désespérait Dagobert, Rose Simon, pâle,