Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/442

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ment, il serait vrai… vous ne pratiquez pas…

— Hélas ! madame… je vous l’ai dit, le temps me manque, reprit la Mayeux en regardant la mère Sainte-Perpétue d’un air interdit.

Après un moment de silence, celle-ci lui dit tristement :

— Vous me voyez désolée, ma chère fille… je vous l’ai dit : de même que nous ne plaçons nos protégées que dans des maisons pieuses, de même on nous demande des personnes pieuses et qui pratiquent ; c’est une des conditions indispensables de l’œuvre… Ainsi, à mon grand regret, il m’est impossible de vous employer comme je l’espérais… Cependant, si, par la suite vous renonciez à une si grande indifférence à propos de vos devoirs religieux… alors nous verrions…

— Madame, dit la Mayeux, le cœur gonflé de larmes, car elle était obligée de renoncer à une heureuse espérance, je vous demande pardon de vous avoir retenue si longtemps… pour rien.

— C’est moi, ma chère fille, qui regrette vivement de ne pouvoir vous attacher à l’œuvre ;… mais je ne perds pas tout espoir… surtout parce que je désire voir une personne, déjà digne d’intérêt, mériter un jour par sa piété l’appui durable des personnes religieuses… Adieu, ma chère fille… allez en paix et que