Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/445

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cherché quelqu’un avec inquiétude ; puis apercevant Rose qui, timide et craintive, se serrait contre la claire-voie, elle la saisit par le bras, eut l’air de lui faire de graves reproches, et malgré quelques vives paroles que mademoiselle de Cardoville sembla lui adresser, la religieuse emmena rapidement l’orpheline, qui, éplorée, se retourna deux ou trois fois vers Adrienne ; celle-ci, après lui avoir encore témoigné de son intérêt par des gestes expressifs, se retourna brusquement, comme si elle eût voulu cacher ses larmes.

Le corridor où se tenait la Mayeux pendant cette scène touchante était situé au premier étage ; l’ouvrière eut la pensée de descendre au rez-de-chaussée, de tâcher de s’introduire dans le jardin, afin de parler à cette belle jeune fille aux cheveux d’or, de bien s’assurer qu’elle était mademoiselle de Cardoville, et alors, si elle la croyait dans un moment lucide, de lui apprendre qu’Agricol avait à lui communiquer des choses du plus grand intérêt, mais qu’il ne savait comment l’en instruire.

La journée s’avançait, le soleil allait bientôt se coucher ; la Mayeux, craignant que Florine ne se lassât de l’attendre, se hâta d’agir ; marchant d’un pas léger, prêtant l’oreille de temps à autre avec inquiétude, elle gagna l’extrémité