Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/446

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du corridor ; là un petit escalier de trois ou quatre marches conduisait au palier de la lingerie, puis, formant une spirale étroite, aboutissait à l’étage inférieur.

L’ouvrière, entendant des voix, se hâta de descendre, et se trouva dans un long corridor du rez-de-chaussée vers le milieu duquel s’ouvrait une porte vitrée donnant sur une partie du jardin réservée à la supérieure.

Une allée, bordée d’un côté par une haute charmille de buis, pouvant protéger la Mayeux contre les regards, elle s’y glissa et arriva jusqu’à la clôture en claire-voie qui, à cet endroit, séparait le jardin du couvent de celui de la maison du docteur Baleinier.

À quelques pas d’elle, l’ouvrière vit mademoiselle de Cardoville assise et accoudée sur un banc rustique.

La fermeté du caractère d’Adrienne avait été un moment ébranlée par la fatigue, par le saisissement, par l’effroi, par le désespoir, lors de cette nuit terrible où elle s’était vue conduite dans la maison de fous du docteur Baleinier ; enfin celui-ci, profitant avec une astuce diabolique de l’état d’affaiblissement, d’accablement, où se trouvait la jeune fille, était même parvenu à la faire un instant douter d’elle-même.

Mais le calme qui succède forcément aux