Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/46

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potelée quelques grains de tabac épars sur les plis de sa chemise, n’ai-je pas eu l’honneur de m’offrir volontairement à vous afin de vous sortir de l’embarras où je vous voyais ?

— Et vous seul au monde pouviez nous rendre cet important service, dit M. d’Aigrigny.

— Vous voyez donc bien, madame, reprit le docteur, que je ne suis pas un homme à faiblesse… car j’ai parfaitement compris la portée de mon action… mais il s’agit, m’a-t-on dit, d’intérêts si immenses…

— Immenses… en effet, dit M. d’Aigrigny, un intérêt capital.

— Alors je n’ai pas dû hésiter, reprit M. Baleinier, soyez donc sans inquiétude ! laissez-moi, en homme de goût et de bonne compagnie, rendre justice et hommage à l’esprit charmant et distingué de mademoiselle Adrienne, et quand viendra le moment d’agir, vous me verrez à l’œuvre…

— Peut-être… ce moment sera-t-il plus rapproché que nous ne le pensions…, dit madame de Saint-Dizier en échangeant un regard avec M. d’Aigrigny.

— Je suis et serai toujours prêt…, dit le médecin ; à ce sujet je réponds de tout ce qui me concerne… Je voudrais bien être aussi tranquille sur toutes choses.