Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/47

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— Est-ce que votre maison de santé n’est pas toujours aussi à la mode… que peut l’être une maison de santé ? dit madame de Saint-Dizier en souriant à demi.

— Au contraire… je me plaindrais presque d’avoir trop de pensionnaires… Ce n’est pas de cela qu’il s’agit ; mais en attendant mademoiselle Adrienne, je puis vous dire deux mots d’une affaire qui ne la touche qu’indirectement, car il s’agit de la personne qui a acheté la terre de Cardoville, une certaine madame de la Sainte-Colombe qui m’a pris pour médecin, grâce aux manœuvres habiles de Rodin.

— En effet, dit M. d’Aigrigny, Rodin m’a écrit à ce sujet… sans entrer dans de grands détails.

— Voici le fait, dit le docteur. Cette madame de la Sainte-Colombe, qu’on avait crue d’abord assez facile à conduire, s’est montrée très-récalcitrante à l’endroit de sa conversion… Déjà deux directeurs ont renoncé à faire son salut. En désespoir de cause, Rodin lui avait détaché le petit Philippon. Il est adroit, tenace, et surtout d’une patience… impitoyable ;… c’était l’homme qu’il fallait. Lorsque j’ai eu madame de la Sainte-Colombe pour cliente, Philippon m’a demandé mon aide, qui lui était naturellement acquise ; nous sommes convenus