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IX


Les rencontres.


À la vue de Dagobert et d’Agricol, la Mayeux était restée stupéfaite, à quelques pas de la porte du couvent.

Le soldat n’apercevait pas encore l’ouvrière ; il s’avançait rapidement, suivant Rabat-Joie, qui, bien que maigre, efflanqué, hérissé, crotté, semblait frétiller de plaisir et tournait de temps à autre sa tête intelligente vers son maître, auprès duquel il était retourné, après avoir caressé la Mayeux.

— Oui, oui, je t’entends, mon pauvre vieux, disait le soldat avec émotion, tu es plus fidèle que moi ;… toi, tu ne les as pas abandonnées une minute, mes chères enfants ;… tu les as suivies ; tu auras attendu jour et nuit, sans manger… à la porte de la maison où on les a conduites, et, à la fin, lassé de ne pas les voir sortir… tu es accouru au logis me chercher… Oui, pendant que je me désespérais comme un fou furieux… tu faisais ce que j’aurais dû