Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/468

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— Elle n’est pas folle ? Quel bonheur ! dit le forgeron.

— Les enfants ! s’écria Dagobert en prenant dans ses mains tremblantes d’émotion les mains de la Mayeux, vous les avez vues !

— Oui, tout à l’heure… bien tristes… bien désolées… mais je n’ai pu leur parler.

— Ah ! dit Dagobert en s’arrêtant comme suffoqué par cette nouvelle, et portant ses deux mains à sa poitrine, je n’aurais jamais cru que mon vieux cœur pût battre si fort. Et pourtant… grâce à mon chien, je m’attendais presque à ce qui arrive ;… mais c’est égal… j’ai… comme un éblouissement de joie…

— Brave… père, tu vois, la journée est bonne, dit Agricol en regardant l’ouvrière avec reconnaissance.

— Embrassez-moi, ma digne et chère fille, ajouta le soldat en serrant la Mayeux dans ses bras avec effusion.

Puis, dévoré d’impatience, il ajouta :

— Allons vite chercher les enfants.

— Ah ! ma bonne Mayeux, dit Agricol ému, tu rends le repos, peut-être la vie à mon père… Et mademoiselle de Cardoville… comment sais-tu… ?

— Un bien grand hasard… Et toi-même… comment te trouves-tu là ?