Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/470

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— Que diable me dis-tu là ?…

— La Mayeux dit qu’en frappant… vous perdriez tout.

— Comment ?

— Elle va vous expliquer.

En effet, la Mayeux, moins alerte qu’Agricol, arriva bientôt, et dit au soldat :

— M. Dagobert, ne restons pas devant cette porte : on pourrait l’ouvrir, nous voir ; cela donnerait des soupçons. Suivons plutôt le mur…

— Des soupçons !… dit le vétéran tout surpris, mais sans s’éloigner de la porte, quels soupçons ?

— Je vous en conjure… ne restez pas là…, dit la Mayeux avec tant d’instance, qu’Agricol, se joignant à elle, dit à son père :

— Mon père… puisque la Mayeux dit cela… c’est qu’elle a ses raisons ; écoutons-la… Le boulevard de l’Hôpital est à deux pas, il n’y passe personne ; nous pourrons parler sans être interrompus.

— Que le diable m’emporte si je comprends un mot à tout ceci ! s’écria Dagobert, mais toujours sans quitter la porte. Ces enfants sont là, je les prends, je les emmène… c’est l’affaire de dix minutes.

— Oh ! ne croyez pas cela… M. Dagobert,