Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/492

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

reprit Dagobert d’un ton bienveillant, mais qui annonçait qu’il voulait être obéi.

L’ouvrière prit des ciseaux dans le panier à ouvrage de Françoise et les présenta au soldat.

— Maintenant, tenez l’autre bout du drap, ma fille, et tendez-le ferme…

En quelques minutes Dagobert eut fendu le drap dans sa longueur en quatre morceaux, qu’il tordit ensuite très-serré, de façon à faire des espèces de cordes, fixant de loin en loin, au moyen de rubans de fil que lui donna l’ouvrière, la torsion qu’il avait imprimée au linge ; de ces quatre tronçons, solidement noués les uns au bout des autres, Dagobert fit une corde de vingt pieds au moins : cela ne lui suffisait pas, car il dit, en se parlant à lui-même :

— Maintenant, il me faudrait un crochet…

Et il chercha de nouveau autour de lui.

La Mayeux, de plus en plus effrayée, car elle ne pouvait plus douter des projets de Dagobert, lui dit timidement :

— Mais, M. Dagobert… Agricol n’est pas encore rentré ;… s’il tarde autant… c’est que sans doute il a de bonnes nouvelles…

— Oui, dit le soldat avec amertume en cherchant toujours des yeux autour de lui l’objet