Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/497

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— Voilà mon affaire, dit vivement le soldat sans répondre à la Mayeux, Agricol est forgeron… il me trouvera le crochet de fer qu’il me faut.

Quelques instants après, Agricol entrait en effet ; mais, hélas ! du premier coup d’œil l’ouvrière put lire sur la physionomie atterrée de l’ouvrier la ruine des espérances dont elle s’était bercée.

— Eh bien !… dit Dagobert à son fils, d’un ton qui annonçait clairement la foi qu’il avait dans le succès des démarches tentées par Agricol, eh bien !… quoi de nouveau ?

— Ah ! mon père, c’est à en devenir fou, c’est à se briser la tête contre les murs, s’écria le forgeron avec emportement.

Dagobert se tourna vers la Mayeux, et lui dit :

— Vous voyez, ma pauvre fille… j’en étais sûr…

— Mais vous, mon père ? s’écria Agricol, vous avez vu le comte de Montbron.

— Le comte de Montbron est, depuis trois jours, parti pour la Lorraine… Voilà mes bonnes nouvelles, répondit le soldat avec une ironie amère : voyons les tiennes… raconte-moi tout ; j’ai besoin d’être bien convaincu qu’en s’adressant à la justice qui, comme tu le disais