Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/507

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femmes ; comment une action juste et sainte qui m’a été ordonnée par mon confesseur, le plus respectable des hommes, accable-t-elle moi et les miens de tant de tourments ? Ayez pitié de moi, mon bon Dieu ; inspirez-moi, avertissez-moi si j’ai fait mal sans le vouloir… » Comme je priais avec ferveur, Dieu m’a exaucée ; il m’a envoyé l’idée de m’adresser à Gabriel… Je vous remercie, mon Dieu, je vous obéirai, me suis-je dit, Gabriel est comme mon enfant… il est prêtre aussi ;… c’est un saint martyr… si quelqu’un au monde ressemble au divin Sauveur par la charité, par la bonté… c’est lui… Quand je sortirai de prison… j’irai le consulter… et il éclaircira mes doutes.

— Chère mère… tu as raison, s’écria Agricol, c’était une idée d’en haut… Gabriel… c’est un ange, c’est ce qu’il y a de plus pur, de plus courageux, de plus noble au monde ! c’est le type du vrai prêtre, du bon prêtre.

— Ah ! pauvre femme, dit Dagobert avec amertume, si tu n’avais jamais eu d’autre confesseur que Gabriel !…

— J’y avais bien pensé avant ses voyages, dit naïvement Françoise. J’aurais tant aimé me confesser à ce cher enfant… Mais, vois-tu, j’ai craint de fâcher l’abbé Dubois et que Gabriel ne fût trop indulgent pour mes péchés.