saisissant son fils par le bras, il lui dit tout bas :
— Ne bougeons pas… Rabat-Joie a senti quelqu’un… dans le jardin…
Agricol et son père restèrent quelques minutes immobiles, l’oreille au guet, et suspendant leur respiration…
Le chien, obéissant à son maître, ne grognait plus ; mais son inquiétude et son agitation se manifestaient de plus en plus.
Cependant on n’entendait rien.
— Le chien se sera trompé, mon père…, dit tout bas Agricol.
— Je suis sûr que non ;… ne bougeons pas…
Après quelques secondes d’une nouvelle attente, Rabat-Joie se coucha brusquement et allongea autant qu’il le put son museau sous la traverse inférieure de la porte en soufflant avec force.
— On vient…, dit vivement Dagobert à son fils.
— Éloignons-nous…, reprit Agricol.
— Non, lui dit son père ; écoutons, il sera temps de fuir si l’on ouvre la porte… Ici, Rabat-Joie, ici…
Le chien, obéissant, s’éloigna de la porte et vint se coucher aux pieds de son maître.