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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/542

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Le père et le fils s’embrassèrent. Le moment était décisif et solennel.

— Maintenant, mon père, dit Agricol, agissons avec autant de ruse et d’audace que des bandits allant piller un coffre-fort.

Ce disant, le forgeron prit dans le sac la corde et le crochet, Dagobert s’arma de la pince de fer, et tous deux, s’avançant le long du mur avec précaution, se dirigèrent vers la petite porte, située non loin de l’angle formé par la rue et par le boulevard, s’arrêtant de temps à autre pour prêter l’oreille avec attention, tâchant de distinguer les bruits qui ne seraient causés ni par la pluie ni par le vent.

La nuit continuant d’être assez claire pour que l’on pût parfaitement distinguer les objets, le forgeron et le soldat atteignirent la petite porte ; les ais paraissaient vermoulus et peu solides.

— Bon ! dit Agricol à son père, d’un coup elle cédera.

Et le forgeron allait appuyer vigoureusement son épaule contre la porte en s’arc-boutant sur ses jarrets, lorsque tout à coup Rabat-Joie grogna sourdement en se mettant pour ainsi dire en arrêt.

D’un mot Dagobert fit taire le chien, et,